Le tamanoir ou fourmilier géant fait partie de l’ordre des xénarthres.
Comme l’indique son nom, c’est le plus grand des trois espèces de fourmilier rencontrées en Guyane. C’est également le seul qui soit terrestre, les deux autres espèces – le tamandua et le myrmidon – étant arboricoles.
On le rencontre dans les forêts, les savanes ou les marais, des écosystèmes très différents mais qui offrent tous à cet insectivore les fourmis et les termites dont il se nourrit. S’il lui arrive de temps à autre de consommer des fruits (Naples, 1999), c’est en très petite quantité et cela ne fait en aucun cas de lui un frugivore.
 
Forêts primaires ou secondaires, marais, savanes: peu importe au tamanoir si les fourmis sont présentes
Les pattes-avant du tamanoir sont munies de longues griffes recourbées, acérées et puissantes.
Elles permettent au tamanoir d'éventrer les fourmilières et les termitières ou de débusquer les insectes, par exemple sous l’écorce des arbres.
Longue d’une cinquantaine de cm et enduite d’une salive gluante, la langue du tamanoir fait ensuite de très rapides va-et-vient dans la colonie, capturant les insectes, leurs larves et leurs oeufs.
Le tamanoir a tout intérêt à se dépêcher car les fourmilières comme les termitières sont gardées par des soldats qui sont prompts au combat.
Avant leur attaque, le tamanoir dispose de quelques dizaines de secondes pour festoyer.
Cela lui suffit pour donner une centaine de coups de langue et avaler (au sens propre, car ce xénarthre n’a pas de dent) plusieurs milliers d’insectes.
Après quoi, il préfère se diriger vers un nouveau site, laissant le précédent se reconstruire. Meilleur gestionnaire que le tamanoir, il n’y a pas !
Les griffes et la langue du tamanoir ne sont pas ses seuls atouts: si le tamanoir avance le museau collé au sol, ce n'est pas pour mieux voir (sa vue n'est pas des plus performantes) mais pour mieux sentir: on estime que son odorat est quarante fois plus développé que chez l’humain (Redford and Eisenberg, 1992; Shaw, Machado-Neto, and Carter, 1987).
Le long museau du tamanoir se faufile aisément entre les branches ou les herbes. C’est également un peu de temps de gagner avant que les fourmis ou termites soldats n’atteignent les zones plus sensibles comme les yeux. Ils sont d’ailleurs de petite taille, tout comme les oreilles. Ils offrent ainsi un champ réduit aux attaques des insectes.
A l’exception du museau et de la tête, le tamanoir est entièrement recouvert d’une impénétrable toison noire zébrée de blanc qui empêche les insectes d'accéder à son épiderme. Avec ses poils aussi longs que raides, la queue du tamanoir, lorsqu’il se déplace, ressemble à une large brosse balayant le sol. Rabattue, elle cache tout le corps de l’animal.
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